Enfance & Famille
Le paradigme psychothérapeutique adlérien en réseau
Enrica Cavalli, Virginie Megglé, Francesca Barbara Simonelli et Vittoria Brai aborderont tout au long de cette journée leur approche sur le sujet.
Alfred Adler nous a délivré quand il soulignait qu’« il n’y a pas d’intellect privé » : dès le début de la vie, l’individu se développe au sein d’une relation.
En effet, pendant toute l’évolution psychique de l’enfance, la prise en charge thérapeutique doit suivre un modèle en réseau (FASSINO, S., ROVERA, G. G., ET ALII ; 1984), prévoyant la construction de « cadres élargis et multiples ».
L’approche relationnelle adlérienne imprègne la clinique.
Enrica Cavalli nous présentera le sens de l’enseignement qu’Alfred Adler nous a délivré quand il soulignait qu’« il n’y a pas d’intellect privé » : dès le début de la vie, l’individu se développe au sein d’une relation. En effet, pendant toute l’évolution psychique de l’enfance, la prise en charge thérapeutique doit suivre un modèle en réseau, prévoyant la construction de « cadres élargis et multiples ».
L’approche relationnelle adlérienne imprègne la clinique.
Dans le travail thérapeutique avec l’enfant, principalement à travers l’outil du jeu, le thérapeute doit pouvoir s’appuyer sur des compétences spécifiques (comme celle de la « capacité négative »), permettant à l’enfant de donner forme aux émotions et de faciliter leur compréhension dans un registre fictionnel. Le cadre thérapeutique offre ainsi, et garantit, que jouer symboliquement permet de rencontrer et d’affronter les émotions, les peurs, les désirs liés à sa propre histoire de vie. L’intervention thérapeutique auprès de l’enfant implique donc, à travers l’hypothèse d’une « fonction maternelle tardive », un travail sur les contenus implicites et explicites, que la formatrice vivifiera par l’illustration des vignettes cliniques portant à incarner les contenus théoriques sur les dimensions émotionnelles et corporelles en thérapie qui vise à construire de nouvelles représentations et de nouvelles possibilités de régulation, élargissant le bagage de la ressource affective de l’enfant.
Virginie Megglé entrera plus directement sur l’analyse adlérienne de la constellation familiale, qui souligne depuis plus d’un siècle l’importance de la place de l’enfant dans la fratrie, et la transmission transgénérationnelle du sens même de cette place unique, suivant la méthodologie psychanalytique qui puise dans le sens symbolique de l’affect et met à nu sa puissance pour le psychisme et le relationnel.
Il devient clair que la prise en charge des parents, lorsqu’on travaille avec des enfants et des adolescents, est donc un moment du traitement fondamental et essentiel, comme notre Professeur Francesca Barbara Simonelli le montrera à la fois pour travailler sur des schémas émotionnels et éducatifs éventuellement dysfonctionnels, et pour construire des alliances créatives visant à permettre une maturation développementale adéquate des enfants.
Toute la constellation familiale a en effet besoin de réactiver des ressources créatives. « Dans la famille d’aujourd’hui, les parents sont souvent plus préoccupés par leurs propres besoins que par les besoins affectifs de leurs enfants. Les parents absents, permissifs mais exigeants, qui gâtent et ne savent pas aimer, ou présents et distraits, qui utilisent l’enfant pour leurs propres besoins, sont des miroirs parfois non seulement vides mais aussi déformants, et induisent des « parents internes » au psychisme enfantin disharmonieux et déroutants, perturbant les processus de maturation de l’identité du soi de l’enfant.
Sur ce trouble structurel de maturation pourraient par la suite s’ajouter et agir les facteurs biopsychologiques qui activent le risque de toxicomanie, de troubles du comportement alimentaire, de troubles de la personnalité narcissique et borderline, si répandus ces dernières années chez les jeunes des sociétés avancées,
[PALESTRO, G., FASSINO, S., (2007), Famiglia malata, società malata?, in FASSINO S., DELSEDIME N. (2007), La famiglia è malata? Interazioni persona, famiglia, società, Centro Scientifico Editore, Torino, p.72]
On pourra enfin saisir avec la psychothérapeute Vittoria Brai l’affinité entre le paradigme adlérien et l’approche systémique-relationnelle, qui place la famille et les relations familiales au coeur de son travail. Elle soulignera comment l’intervention thérapeutique systémique, collective ou individuelle, part du même postulat adlérien “qu’aucun homme n’est une île” et que les liens familiaux tiennent chacun de nous comme des fils invisibles tout au long du développement de toute notre vie. Elle s’étalera sur la technique du génogramme qui est largement utilisée pour accompagner le patient à trouver des informations sur ces liens familiaux et matriciels. Tandis que le sujet se penche dans l’exploration de lui-même et de sa famille, il peut améliorer la conscience de soi et des personnes qui l’ont élevé, d’événements, d’histoires, et souvent aussi des secrets. Le modèle psychologique de la transmission trigénérationelle enseigne que tout s’inscrit, surtout ce qui n’est pas dit, et ce qui n’est pas élaboré revient de génération en génération.
Une discussion sera organisée à la fin de chaque conférence ainsi qu’une table ronde animée par Alessandra Zambelli, Présidente de l’institut, pour clôturer la journée.