Identité & Genre

Les entrelacements et leurs évolutions à partir du paradigme biopsychosocial.

Luca Rollé, Virginie Descoutures, Dr Jean Chambry, et Enrica Cavalli aborderont tout au long de cette journée leur approche sur le sujet.


Chez les mammifères, il existe des mâles et des femelles, reconnaissables à leurs organes génitaux reproducteurs et, de manière générale mais irrégulière, à leurs caractéristiques sexuelles secondaires.

L’être humain, quant à lui, dispose d’une conscience réflexive, d’une psyché. Il se pense, et dans ce vécu de lui-même, les limites trouvent une liberté, notamment en regard des caractéristiques sexuelles binaires du corps, qui disparaissent comme autant d’autres frontières que l’homme a toujours cherché à dépasser.

Notre perspective adlérienne biopsychosociale mettra en exergue la dynamique entre ces trois dimensions de la personnalité par rapport au genre, où le social semble avoir plus de rigidité et d’impact que le biologique sur le mental et son identité.

Avec Luca Rollé, Professeur de Psychologie Dynamique de l’Université de Turin, nous allons parcourir le contexte historique et théorique des orientations affectives et sexuelles sur la personnalité et de l’identité de genre sur le développement de la personnalité dans la société occidentale.

Si dans les années 90, les travaux de Judith Butler réussissent à imposer le thème du genre au coeur du débat féministe et donc politique, il ne s’agit pas d’une première. Cependant, il s’impose à partir de cette période une remise en question de l’“évidente association” entre la réalité biologique des organes génitaux désignés sous le terme de sexe, le vécu identitaire permettant de se nommer homme et/ou femme et leur organisation sociale. Il n’est plus possible d’utiliser la notion de norme de la construction identitaire. Le vécu de l’homme et/ou de la femme est alors libéré des limites biologiques du corps sans que cela soit ramené à un trouble.


Virginie Descoutures, sociologue, nous fera aborder les arrangements des normes sexuelles, conjugales et familiales tant dans l’espace public que dans l’intimité. Que ce soit en matière d’union (pacs, union civile, mariage), de recours aux techniques de procréation médicalement assistées, de filiation, les diverses transformations liées à la vie privée en France et les controverses qui les accompagnent, ne forment pas, pour la sociologue seulement, le symptôme d’une évolution sociale, elles contribuent à la produire.

Appréhender l’arrangement c’est ainsi s’attacher à la fois au droit et aux lois, mais aussi à leurs usages sociaux,. Il en va ainsi des normes qui organisent l’ordre des sexes et des sexualités. Son propos présentera une courte généalogie de la manière dont les sciences sociales, à partir de la critique féministe, ont problématisé le genre et la sexualité – c’est-à-dire la production sociale de la différence et de la hiérarchie des sexes et des sexualités. A partir de cette proposition théorique et des recherches menées depuis une vingtaine d’années il s’agira de s’interroger sur le changement normatif en cours en matière de genre et de sexualité.


Au regard de ces évolutions sociologiques, anthropologiques et philosophiques sur les questions de genre, le Dr Jean Chambry, Médecin Psychiatre, décrira comment il n’existe plus aujourd’hui de théorie légitime, dans notre société occidentale, qui puisse rendre compte du processus de développement identitaire, des articulations entre réalités et limites biologiques du corps sexué et des vécus de genre. Et comment cela permet que tous les ressentis puissent être accueillis sans approche symptomatologique, au point de n’est plus envisager une évaluation psychopathologique de la transidentité en l’absence de critères normatifs. Le pédopsychiatre se pose alors deux questions fondamentales : “Quelle place reste possible pour la psychiatrie dans l’accompagnement des personnes avec transidentité ?” Et surtout “Quel rapport entre Identité sexuelle et désir sexuel ?”. 

La perspective holiste adlérienne voit ce rapport dans celui entre Identité et Style de Vie au sens du rapport entre Identité globale et Identité sexuelle, et donc désir holiste et désir sexuel. Mais tous les professionnels de la santé et de l’éducation sont d’accord sur l’importance d’accueillir toutes ses paroles à la fois du côté du jeune mais aussi celui des parents, voire de la famille plus élargie sans aucun a priori, sans jugement, sans critère normatif. Il est nécessaire de renoncer à la tentation du pourquoi au profit d’une proposition d’aides à la fois pour le jeune mais aussi sa famille. Il reste cependant encore de nombreuses questions à explorer autour de l’accompagnement des personnes avec transidentité. Il est indispensable d’aborder ces questions sans a priori idéologique et d’accueillir la parole de toutes les personnes concernées afin de développer avec elles les stratégies les plus adaptées à leur bien-être et leur épanouissement à tous les âges de la vie.


C’est avec la psychothérapeute d’enfants Enrica Cavalli que nous approfondirons ce sujet dans son tout premier terrain d’évolution : l’École.
Le rapport entre l’école et la variance de genre (ou non-conformité de genre) sera saisi à partir de l’outil méthodologique de “la mise en réseau” pour construire un contexte facilitateur et protecteur pour le développement des adolescents. L’institution scolaire est impliquée en première ligne dans les situations de variance de genre : elle se retrouve souvent à accueillir les premiers propos d’inconfort des enfants, leurs premières communications sur la perception d’une incohérence de genre, à devoir les accompagner et gérer ces situations d’une manière ou d’une autre dans le réseau complexe des relations entre enseignants, mineurs et familles.

L’inclusivité et l’éducation au respect de l’autre peuvent être poursuivies à travers un travail pluridisciplinaire : l’école peut donc constituer un facteur de protection pour le développement de l’individu où la souffrance de l’individu qui se déroule au sein d’un “contexte-corps” jugé non représentatif de lui-même peuvent trouver l’acceptation dans un “contexte-lieu” d’acceptation, de collaboration et de tutelle de la part des adultes éducateurs.

Identité & Genre
09:00 - 09:15

Accueil et présentation

Accueil des élèves et des participants pour cette journée ouverte aux adhérents.

ZAMBELLI Alessandra ZAMBELLI Alessandra
09:15 - 11:15

Première Session : "Orientations affectives et sexuelles"

Encadrement théorique sur l’impact de l’identité de genre sur la personnalité. Introduction théorique de la thématique.

ROLLÉ Luca ROLLÉ Luca
11:15 - 12:45

Deuxième Session : "Le genre et la sexualité."

L’arrangement social et intime des normes sexuelles, conjugales et familiales.

DESCOUTURES Virginie DESCOUTURES Virginie
14:30 - 15:30

Troisième Session : "Identité sexuelle et désir sexuel"

Etude et questionnement sur le rapport entre identité sexuelle et désir sexuel.

CHAMBRY Jean (Dr.) CHAMBRY Jean (Dr.)
16:00 - 17:00

Quatrième Session : "L’École et La Variance de genre"

Variance (ou non-conformité) de genre : l’outil de la mise en réseau pour construire un contexte facilitateur et protecteur pour le développement des adolescents

CAVALLI Enrica CAVALLI Enrica
17:15 - 17:45

Discussions et clôture de la Journée

Questions/Réponses, échanges et perspectives Les élèves et les adhérents participants échangent sur les sujets abordés lors de cette journée.

ZAMBELLI Alessandra ZAMBELLI Alessandra
09:00 - 14:00 Ecole Plurivalente, 7 rue du Dr Schweitzer, 95600 Eaubonne

Formation : Axe 2 (Psychodiagnostique) – Axe 5 (Clinique)

Etudiants Promo 2 + étudiants Promo 1 volontaires pour révision Francesca Barbara SIMONELLI & Alessandra ZAMBELLI (accompagnement et traduction) Psychothérapie et identité de genre, TIG Troubles d’Identité de genre / Troubles de la personnalité : cas cliniques. Films à visionner selon liste donnée en Février 2022

SIMONELLI Barbara SIMONELLI Barbara
ZAMBELLI Alessandra ZAMBELLI Alessandra
  • Date : 10/09/2022 - 11/09/2022

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